Il y a deux cadeaux que vous devez offrir à vos enfants : des racines et des ailes… 

Je ne sais pas pour vous, mais pour une fois, l’été est passé comme une balle. 

A tel point que je me demande chaque jour quand est ce que l’on va partir en vacances, je veux dire pour passer de vraies vacances. Oui, hein, quand ? Parce qu’aujourd’hui, c’est déjà l’automne !

On a eu de la chance, on pu faire la rentrée des kids en tongs avec 31 degrés, espérons que dame nature ne nous le fera pas payer avec un hiver mouillé, froid et sans fin.

Revenons à nos moutons, enfin plutôt à nos oisillons, aujourd’hui, je vous parle du syndrome du nid vide.

Laissez-moi vous expliquer :

C’est une forme de dépression qui touche environ 35% des parents -en majorité des femmes- au moment où leur progéniture quitte le nid familial. Une forme de blues intense qui se traduit par un sentiment d’abandon et de vacuité mêlés aux sentiments partagés de fierté, de joie mais aussi de tristesse et d’angoisse. S’ajoute à cela pour certains, l’énorme stress de se retrouver seul(e) avec son conjoint.

Bref, les enfants partent, les parents trinquent mais malheureusement pas en levant le coude.

Pourquoi ai-je envie d’évoquer ce sujet avec vous ? Parce que d’un nid familial habité l’an passé par 6 personnes -dont 4 kids- je vis aujourd’hui avec ma petite dernière de 10 ans. 

D’une maison animée et très sonorisée, la Casa Madre a désormais des allures de repère monacal.

La fille aînée de l’homme, une fois son BTS en poche, est repartie dans le sud. 

Fraichement bachelière, number 1 est partie faire ses études et a pris ses quartiers à une vingtaine de kilomètres, ce qui lui laisse toute latitude pour ramener son linge sale le week-end.  

Number 2 est en pension car elle a eu la chance d’être prise dans une classe spécialisée à plus de 100 kilomètres de la maison et rentre elle aussi chaque week-end, y compris avec son ballot de linge.

Pour parfaire le tout, l’Homme est parti sur Paris démarrer un nouveau challenge professionnel et vit désormais dans un studio de 18 m2 (soit dit en passant bien plus petit que celui de number 1). Il rentre également chaque week-end avec son petit linge.

Tous les trois possèdent un dénominateur commun, l’aurez vous trouvé ? (Merci Ariel).

J’ai donc pris le temps de vivre cette transition et d’essayer de comprendre ce que je ressentais alors que tout semble indiquer que j’arrive un peu au bout du chemin de la parentalité tout au moins en ce qui concerne number 1.

Non, je vous l’assure, définitivement, je ne déprime pas. A peine suis-je plus sur les nerfs mais ça, c’est parce quitte à vivre du changement, il fallait le faire à fond et que j’ai arrêté de fumer.

Note à myself : je suis formidable.

Les côtés positifs du nid vide:

– Votre vie va changer. Il ne s’agit pas de fin mais d’un nouveau départ. J’ai toujours été convaincue qu’élever des enfants, c’était leur donner tous les outils pour leur permettre de voler de leurs propres ailes. Je suis plutôt heureuse et trouve plutôt sain qu’ils aient d’abord, eu envie de le faire et par ailleurs, qu’ils le vivent plutôt bien. Number 2 à mon grand étonnement, me rappelle chaque week-end combien cela va être long d’attendre le lundi pour retrouver ses copains de l’internat. CQFD.

-Côté pratique : lorsque je fais le ménage des chambres des filles, il se produit un truc extraordinaire et je dois vous le dire, qui me comble de satisfaction : les espaces restent miraculeusement rangés et propres à l’inverse de ce que vous avez vécu pendant des années.

– Vous faites des courses une fois par semaine et miraculeusement, votre frigo demeure rempli la semaine durant.

– Mes enfants reviennent le week-end car je leur manque (LOL)

-Je suis la meilleure cuisinière du monde. D’abord aux yeux de mon mari, qui n’a durant sa semaine que le temps de se faire réchauffer au micro ondes des plats surgelés mais aussi aux yeux de mes filles parce que la cantine et le restau U : c’est dégueu maman!

– Vous avez plus de temps et donc un millier d’opportunités qui s’offrent à vous.

Les côtés négatifs :

-Vous avez plus de temps pour vous.

– Il faut être honnête, vous ne vivez pas non plus un moment facile. Pourquoi ? Parce que la fonction parentale maternelle en prend un sacré coup et que pour peu que pour ayez organisé votre vie autour de vos enfants, vous voici un tantinet perdue et désœuvrée surtout dans le regard des autres. « Ben, maintenant que tu n’as plus que number 3 tu vas pouvoir te remettre à bosser hein ? » Note à myself : Rappeler à Fred Bou que j’ai une activité même si je travaille en home office.

Wait ! Est-ce que je manque VRAIMENT à mes enfants ou serait-ce plutôt pour mes talents de lavandière qu’ils reviennent le week-end ? 

On ne vous l’avait pas dit ? 

On a beau adorer notre progéniture, les enfants sont des êtres ingrats. Une fois qu’on sait cela, on est plus déçus donc ça n’a pas d’importance.

Finalement, le côté le plus sombre c’est d’avoir à vivre sans ma moitié et d’arriver comme des milliers de couples le font, à profiter des quelques petites heures du week-end pour se reconnecter tout en continuant à gérer nos enfants et notre vie sociale.

Pourquoi je ne déprime pas ? Parce que j’ai anticipé dans ma tête ce moment de séparation en projetant maintes et maintes fois que mes enfants allaient vivre leurs vies ailleurs et que j’essaie également d’offrir à number 3 une relation privilégiée puisque nous vivons la semaine désormais toutes les deux.

Et puis, tout comme beaucoup d’entre nous, je reste disponible, j’accompagne, tout en gardant la bonne distance et me rassure en me disant que les filles sont extraordinaires et qu’elles vont réussir leurs vies.

Bonne semaine à tous et à toutes,

Cheers !

 

 

Question de générations ?

x y z

Chaque génération est le reflet de l’époque qui l’a vue grandir.
Alors que nous, parents baby boomers, nostalgiques des chaussettes Burlingtons, des Rita Mitsouko et du Concorde que nous n’avons jamais eu le temps de prendre, partageons notre vie avec number 1 (22 ans), number 2 (16 ans), number 3 (13 ans) et number 4 (8 ans), je ne cesse de m’interroger sur la difficulté à réussir chaque jour à faire cohabiter et se comprendre sous le même toit et en harmonie (là est toute la difficulté) les représentants de trois générations distinctes :

La génération X dont nous sommes l’homme et moi (puisque nous sommes nés entre 1960 et 1981),

la génération Y personnifiée par number 1 (elle concerne les individus nés entre 1982 et 1995, également appelés les « Wai » qui selon la phonétique anglaise s’apparente au « Why » sensés, Dieu merci, être sortis de l’adolescence mais qui parfois se sont transformés en « Tanguys »)

et la génération Z c’est-à-dire nos trois dernières filles nées après 1996 qu’on appelle aussi « la nouvelle génération silencieuse » mais qui, à l’instar des Y qui demandent à longueur de champ « pourquoi », répondent déjà sans ciller « par ce que ».

Force est de constater que nous sommes définitivement passés, au regard des générations Y et Z – et en cela ils se retrouvent- vers le côté obscur de la force et que nous appartenons désormais aux yeux de nos trois derniers numéros à la population des vieux cons ceux « qui ne peuvent pas comprendre ». Que dire alors des grands-parents et de leur arrière Grand-père de presque 101 ans, représentant d’un autre monde marqué par la guerre, qui s’est construit sur des valeurs comme celle de la loyauté et du sens du devoir ?

Nous X, avons eu de nombreux choix de vie, de réelles opportunités professionnelles et une volonté de nous valoriser socialement grâce à notre carrière. Nous avons ainsi traqué les responsabilités et avons eu comme moteur principal l’envie de nous développer, d’apprendre, de relever des défis tout en tentant de nous épanouir grâce à un équilibre entre job et famille, pas toujours atteint et souvent marqué par le divorce, il faut bien le reconnaitre.
Avec nos enfants, même si nous avons avec force établi des règles d’utilisation de bon sens quant au numérique, nous avons à lutter quotidiennement.
Alors que je tente de partager une VRAIE conversation avec number 2 sur le sens de la vie, des vibrations intempestives liées à l’arrivée de SMS à peu près toutes les deux secondes ponctuent nos tentatives d’échanges. Si je suggère d’éteindre ledit téléphone, je sais par avance que l’attention est perdue ce qui met fin à notre discussion. Nos enfants sont nés dans le monde de l’ordinateur personnel, du téléphone portable et de l’internet, pire ils n’ont connu que le web collaboratif 2.0 et leur évolution est donc radicalement différente de la nôtre, notamment en termes de comportement et plus précisément de communication puisque leur téléphone est un espèce de cordon virtuel qui les relie 24h/24 à leur groupe de copains et à notre société.

Allez expliquer à un ado que lorsque vous aviez 18 ans, vous aviez DE LA CHANCE de ne pas être pollué(e)d’écrans parce que vous, vous sortiez, vous alliez au ciné, vous dévoriez des bouquins, (ce qui vous aide aujourd’hui à écrire en français), vous refaisiez le monde avec vos amis en leur compagnie et pas seulement sur Facebook et découvriez l’amour en même temps que votre partenaire qui n’avait pas eu ni l’occasion, ni l’envie, d’aller s’instruire sur You Porn avant de vous faire l’amour pour la première fois.

Les générations Y et Z s’en foutent. Elles se définissent notamment par l’hyperconsommation et une hyper sexualisation décomplexée puisque rendue plus facile par le virtuel.
Si pour nous, même sans être « cathos intégristes », les valeurs morales restent le pilier central de notre éducation, les générations Y et Z, malgré nos efforts a-char-nés, considèrent comme acquises et dépassées les transformations morales des années 60 et 70. Les deux générations ont de cela en commun que « le Moi » est la seule chose qui compte, c’est pour cela qu’on les appelle aussi la génération M (« M » pour Me, Myself and I). Avec eux, c’est je veux tout, tout de suite et maintenant. Inutile d’user votre salive pour tenter d’expliquer les vertus de l’attente et le plaisir que l’on a à obtenir quelque chose que l’on a vraiment désiré, longtemps. (Longtemps comment ?). Ils n’ont jamais connu ça. D’ailleurs, avez-vous vraiment remarqué combien vos enfants ont du mal à établir une liste de ce qu’ils désirent vraiment ?
Ardu également de leur faire comprendre que la famille représente une communauté, un groupe dans lequel ils doivent s’inscrire et s’engager de façon participative avec altruisme (avec « al » qui ?). « J’ai déjà vidé le lave vaisselle, il y a TROIS jours pourquoi est ce ENCORE moi qui devrait le faire ? » et nous de leur répondre, stoïques: « Peut être par ce qu’on mange trois fois par jour et que le lave vaisselle tourne quant à lui deux fois par jour soit 14 fois par semaine ? »
Quand à la ponctualité et les marques traditionnelles de courtoisie, elles apparaissent aujourd’hui totalement désuètes.
De même, nos charmants Yers et Zers vivent dans l’immédiateté alors que nous, conscient du temps (réduit) qu’il nous reste, n’avons de cesse d’optimiser ce dernier.
Leur sport favori ? Et en cela Y et Z se rejoignent également : la remise en cause systématique des contraintes qui leur sont imposées et un réel questionnement envers l’autorité. Que la première mère qui n’a pas été usée par une « négo » avec son ado, voir son pré-ado lève la main. « Mais pourquoi je ne peux pas aller dormir chez Nicolas ? (comprenez un ado garçon mis en émoi par le pic de ses hormones). Non, tu ne le connais pas mais il est hyper cool et il fait une soirée méga branchée ! TOUT LE MONDE y va et les soirées aujourd’hui ça commence à minuit » et vous de répondre « Euh, juste par ce que je ne le connais pas, ni lui, ni ses parents et que tu n’as que 15 ans et que minuit serait peut être justement l’heure à laquelle j’aurais envie de venir te chercher. Puis-je appeler ses parents pour en savoir un peu plus ? »
Au regard horrifié de votre cadette, vous comprenez que la question n’est même pas envisageable sauf à ce qu’elle soit instantanément terrassée là, devant vous, par la honte, celle dont on ne se relève pas.
Vous voici donc « Relou » pour les plus grandes et tout juste « méchant(e) » pour votre petite dernière de 8 ans qui elle, ne comprend pas pourquoi vous lui dites que non, vous n’achèterez pas 2 places de concert à 250 € l’unité (il faut bien l’accompagner) pour aller voir l’hystéro ibérique se trémousser à 200 kilomètres de chez vous, j’ai nommé, le dernier « produit » Disney qui vous sort par les yeux: Violetta.

Pour la génération Y qui se retrouve à présent en entreprise, celle là même qui devrait représenter, selon l’INSEE, 40% de la population active en France en 2015, (good luck « les vieux »), c’est pareil. Difficile de leur faire exécuter une tâche ou une mission, voir un ordre (Quoiii ? un ordre ?) si le ou la charmant(e) Y n’en comprend ni le bien fondé ni la raison. Il ou elle va sans cesse argumenter et ainsi souvent épuiser le représentant de la génération X, souvent encadrant, qui a pour lui, d’avoir en général le sens des valeurs, de la hiérarchie et un sentiment fort d’appartenance à sa société. Enfin, il ou elle a du mal à faire la différence entre vie personnelle et vie professionnelle et cela peut aussi polluer l’atmosphère de travail et les relations entre collègues. Ce point crucial est donc souvent la genèse des conflits en entreprise. De même, La stabilité dans l’emploi qui auparavant attirait le respect est désormais vécue par les jeunes comme une marque d’immobilisme et traduit un manque d’ambition. Changer pour obtenir mieux, gagner plus, évoluer plus vite tel est leur credo…
A nous donc, pauvres X que nous sommes, de passer notre temps à définir avec diplomatie et pondération auprès des exigeants Y, qui n’aiment ni la routine ni la hiérarchie, des règles, des contrats précis, assis sur les valeurs de confiance et du respect de la parole donnée.
Pourtant, on en a fait des efforts et nous aussi nous sommes mis à la page. Ils sont loin nos premiers cours d’informatique à la Fac où l’on programmait du DOS en vert sur des écrans rébarbatifs. Désormais, on est sur Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram et tout comme ces charmants Y et Z, on a parfois un iPhone, iPod, iPad, iTouch et je ne sais quel autre « i » qui nous bouffent littéralement des heures sur notre journée. Nous aussi on consomme et on collabore sur le net (ne suis-je pas blogueuse ?), avec sans doute, plus de retenue et de précaution.
On a pour nous de vivre une seconde tranche de vie qui n’a plus rien à voir avec la première dont je vous avoue être tout de même à bien des égards nostalgique, et de pouvoir nous rendre compte des bienfaits de ces nouveaux outils (exit l’encyclopédie Universalis en 25 volumes) mais aussi de leurs côtés pervers, chronophages et même parfois des dangers qu’ils peuvent représenter pour nos charmantes têtes blondes à devoir jongler entre un réel et un virtuel qui parfois se confondent.
Forts de notre expérience, on avance pour se maintenir dans la société et on continue d’ouvrir le chemin pour guider notre progéniture qui n’a jamais connu un monde sans sida, (ni d’ailleurs la machine à écrire) vers le meilleur chemin possible d’une destinée qu’on espère heureuse.

Bonne chance.
Oserai-je vous l’avouer ? Parfois, j’ai envie de faire une fugue.

« Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante. »
George Orwell, Écrivain

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Le clan des siciliens

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Juillet 2013 – Lyon, France.

1541 kilomètres et un vol d’1h40 plus tard nous voici à Palerme, en Sicile. La chaleur nous saisit et nous plaçons sur nos têtes les fameux panamas achetés pour l’occasion que nous nous sommes coltinés sur nos genoux dans l’avion pour ne pas qu’ils soient écrasés par d’autres passagers peu précautionneux.

Nous arrivons à l’aéroport international de Palerme Falcone-Borsellino ainsi rebaptisé en mémoire des deux juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino assassinés en 1992.

L’aéroport est moche, presque comme tous les aéroports mais la belle bleue s’étend déjà sous nos yeux alors que nous faisons la queue auprès du loueur le moins organisé de la place (Maggiore). Notre voyage nous apprendra que mieux vaut avoir quelques rudiments d’italien (en plus d’une conduite assurée) car en Sicile, même dans le milieu du tourisme, l’anglais n’est pas toujours une langue pratiquée. Merci donc à ma prof d’italien de première et de terminale qui me permet, dans un italien approximatif mêlé de gestes et d’espagnol de me faire comprendre et d’enfin récupérer les clefs de notre familiale.

Tant pis pour le réchauffement de la planète, la clim est de mise.

Après quelques kilomètres d’un trafic intense, nous arrivons dans la très vivante Palerme, située dans l’ouest de la Sicile sur la côte nord et capitale de l’île. Cette ville incroyable, fondée aux alentours du VIIIè siècle avant JC par les phéniciens est déployée sur la Conca d’Oro, « coquille d’or », plaine réputée pour ses terres fertiles.

Ici, c’est le Grand Sud comme je l’aime, les palermitains parlent fort en gesticulant avec leurs mains, les draps sèchent un peu partout aux balcons des immeubles dans les ruelles étroites et pas vraiment propres. De petits camions vendent de ci de là des fruits, énormes pastèques juteuses ou pêches odorantes. Le trafic routier est incessant et le port du casque à vespa apparemment aléatoire.

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Palerme mixe la vie d’aujourd’hui et ses vestiges du passé avec ses églises et autres monuments issus de l’époque arabo normande, catalane ou baroque.

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Je m’attendais à être confrontée à des pickpockets en tous genres, ou à entendre des carabinieri en exercice arrêter les vieux parrains de la Mafia, mais la ville est tranquille et les siciliens affables et toujours en quête de vous rendre service sans rien attendre en retour.

Il y a le quartier du Shopping, plutôt concentré via Roma et via Ruggero Settimo où crise oblige, tout est à moins 70% en cette période de soldes, surtout les chaussures, où mes petites chéries vont me traîner pendant des heures avec mon consentement facilement obtenu, je l’avoue.

Il y a aussi les quartiers plus populaires ou historiques comme celui du marché Ballaro, proche de la cathédrale, où ça gouaille, ça chante, où se succèdent les étals d’espadon du jour et les petits escargots blancs qu’on achète à la louche tout cela avec la mise en valeur des olives et de la reine du marché : « il pomodoro », la tomate, magnifique, à 1€ du kilo et son inégalable pesto (pistou) parfumé.

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L’Homme fait un peu la gueule, ses nouvelles chaussures anglaises en daim beige clair trainent dans l’eau poissonneuse mais ça vaut le coup. Le marché est un mélange entre les souks d’Afrique du nord et le marché niçois. J’adore !

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A Palerme, on n’hésite pas à enchaîner les kilomètres et seules les chaussures s’en rendent compte. (J’ai tout bonnement jeté mes sandales à mon retour). Mieux vaut éviter les fameux piaggios multiplaces qui vous proposent à la tête du client, 100 € ou plus pour faire le tour de Palerme et de ses monuments. Certes, l’idée est sympa surtout si vous avez mal aux pieds, mais c’est un tarif plutôt prohibitif pour le service rendu car même après moult négociations, ils tracent et vous ne pouvez prendre aucun cliché digne de ce nom tant vous êtes secoués.

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Dans cette ville colorée, tout est à voir, découvrir comme ce restaurant que nous avons plébiscité :

‘A CUCCAGNA, à quelques pas de la via Roma, via Principe di Granatelli où l’on a savouré à trois reprises, les plus merveilleuses spécialités siciliennes, antipasti , pasta et gnocchi (les meilleurs du monde selon number 2 et number 3), accueillis par un personnel charmant et attachant qui parle français.

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Dans toutes les rues, des petites trattorias, restauration conviviale et familiale, offrent des plats « comme à la maison »et leurs fameuses pizzas. Et puis, entre 13h30 et 16h30, la ville brûlante et bruyante se fait plus calme, tout le monde profitant de l’institution incontournable qu’est la sieste ou file à Mondello.

Situé à la périphérie de Palerme, ce lieu a longtemps été considéré comme la plage préférée des palermitains. Elle s’étend sur un kilomètre, ses eaux sont cristallines mais son sable peu entretenu n’est pas très propre tout comme malheureusement toute la périphérie de Palerme qui a un vrai retard en matière de traitement des déchets. Seule la plage privée aux parasols jaunes est accessible, les deux autres étant réservée aux employés de l’armée et aux employés des bateaux de croisière qui jettent l’ancre à Palerme.

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LE CLAN nous a conviés au Mariage de l’année.

Loin d’être celui des siciliens, c’est celui de la famille Mouche, que j’affectionne tant et qui m’a adopté depuis plus de 20 ans, moi, l’Homme et mes number 1, 2 et 3 et qui nous invite à célébrer l’union de leur fils et de son épouse.

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Pourquoi Clan ? Quand on parle de ce mot c’est que l’on fait référence à un groupe relativement informel. Le Clan ressemble plutôt à une famille… mais à une famille élargie. La vraie famille y a une place de choix… Les oncles, tantes, cousins, les neveux, les parents et les enfants bien sûr en font partie. Mais aussi des amis, des proches, des collaborateurs… En gros des fidèles. Car toute cette logique clanique repose sur l’idée de fidélité : un sentiment un peu à l’ancienne, un contrat moral qui lie les membres clé du clan aux autres et vice et versa.

Plus de 250 français et leurs bambini sont attendus pour cet évènement qui s’étendra sur 5 jours nous faisant découvrir tour à tour, la Palerme historique avec son Palazzo Fatta et ses fresques extraordinaires au plafond, dans le cœur de la vieille ville, Scopello et sa tonnara, décor mythique et si privé du fameux film Ocean twelve, Seggeste, ses ruines et son fameux temple ou encore Castellamare del Golfo et son port de pêche.

Après une incroyable soirée colorée au Palazzo Fatta faite de retrouvailles et agrémentée de vino bianco et de mojitos avec les membres du clan, nous prenons la direction de Scopello à 70 km de Palerme pour y séjourner quelques jours et à nouveau y festoyer comme il se doit pour célébrer l’union qui nous rassemble.

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PALAZZO FATTA

Piazza Marina, 19, 90133 Palermo, Italie

Téléphone :+39 091 611 3972

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Un rocher rouge qui regarde vers l’est et qui fait face à la baie: ici se lève l’ancien village de Scopello (du grec Skopelos: rocher) à quelques kilomètres de la ville de Castellammare del Golfo, en province de Trapani. Un hameau du dix-septième siècle (de l’arabe «Bahal » cour). Entouré de quelques maisons, une petite place pavée, une fontaine en pierre et quelques boutiques. La soirée blanche a lieu sur la place. Les invités ne passent pas inaperçus vu le nombre. Les antipasti s’enchaînent, la pasta et le vino aussi et l’humeur est au bonheur et au rire.

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Je m’interroge : comment les siciliens peuvent ils être aussi minces avec tout ce qu’ils ingurgitent ? Antipasti uno, due, tre, quattro, cinque … e dopo la pasta uno, due …, il pesce (le poisson) poi le dolcezze (puis les douceurs)… Le marié nous a confié avoir annulé le plat de viande !

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Le jour d’après, la visite des ruines de Segeste nous projette plus de 2000 ans en arrière. Son temple, au coucher du soleil est une splendeur.

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Nous dinons dans un Agriturismo proche (mélange de gite rural combinant chambre et table d’hôte) au milieu des vignes. Le chemin d’accès est privé et long de plusieurs kilomètres. Certains s’y perdront même et contribueront à l’animation de la fin de soirée.

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AGRITURISMO TENUTE PISPISA SEGESTA

c/DA Pispisa 6 Calatafimi Segesta

Tél. : +39.33 84 120 567

Le lendemain la Tonnara di Scopello accueille les mariés et leurs invités dans la partie privative du domaine avec sa crique, sa terrasse et ses rochers dans un décor de blanc immaculé et de compositions florales.

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Des siècles de culture et de tradition maritimes habitent la « Tonnara di Scopello » lieu magnifique, magique et entouré d’histoire. La pêche au thon y était pratiquée bien avant l’arrivée des romains et, aux alentours de l’actuelle « Tonnara » s’etendait la mythique ville de « Cetaria », aujourd’hui disparue.

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La dernière pêche de la Tonnara de Scopello a eu lieu dans les années 80 et la mama qui nous accueille dans sa maison d’hôtes, toute proche, s’en souvient encore. « Il mare era di colore di sangue » (la mer était alors couleur de sang). Je préfère la voir si bleue aujourd’hui.
La « cialoma » (chant populaire des pêcheurs) résonne encore dans les entrepôts qui ont gardé leur simplicité et toute leur authenticité, férocement conservés par le propriétaire, amoureux du lieu.

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Dans cette ancienne pêcherie située dans un cadre de rochers -les fraglioni- on peut voir aussi les ancres retrouvées dans la zone de pêche.

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La résidence privée a servi de cadre à de nombreux films et de séances photos et c’est dans ce décor hors du temps, entouré d’une mer d’un vert émeraude, point de départ de la réserve de Zingaro, que les mariés heureux, accompagnés de leurs seize demoiselles d’honneur s’unissent dans la petite chapelle de la Tonnara puis sous une arche de fleurs devant la mer.

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Les invités sont en tenue de soirée et le décor est somptueux. Les demoiselles d’honneur ressemblent à de petites mariées dans leur robe de dentelle et de tulle et accompagnent la mariée souriante et resplendissante.

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A nouveau, le Clan s’unit autour des époux, se retrouve et célèbre comme il se doit cette journée hors du temps.

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Nous ne dormons pas à la Tonnara mais au Baglio Buccellato à seulement un petit kilomètre du lieu de la soirée.

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Il s’agit d’un Bed and Breakfast, situé à quelques pas de l’ancien village de Scopello où Nicola, Giusepina et la Mama de Nicola nous accueillent comme à la maison dans une ancienne demeure sicilienne historique entourée de lauriers, de bougainvilliers et de citronniers. Cette maison en bordure de la petite route qui mène à Scopello est située dans une ferme qui produit des fruits et légumes bio tout au long de l’année et qui possède également un petit supermarché typique ainsi qu’un bar restaurant. Ce bar/patisserie/restaurant ne paie pas de mine, pourtant je peux vous assurer que la cuisine faite comme à la maison, est une pure merveille. La Mama, Giusepina et Nicola sont charmants et ne savent que faire pour vous être agréable et vous faire découvrir leur région et leur cuisine dont ils sont si fiers. La maison est ouverte, comme chez vous, les chambres, certes à la décoration authentique, sont toutes climatisées (ce qui n’est pas un luxe) et vous pouvez, si vous le souhaitez, utiliser la piscine hors sol au milieu des citronniers pour divertir vos enfants, le barbecue extérieur ou encore la lingerie. Des milliers de petites hirondelles ont niché dans la cour de la maison et font bruisser, la nuit venue, les lauriers en fleurs.

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B&B BAGLIO BUCCELLATO

C/da Piano Vignazza, 91014 Castellammare del Golfo, Sicilia, Italia

Alors que beaucoup quittent la Sicile, les festivités du mariage se terminant, nous prolongeons nos vacances à Cefalù, station balnéaire de renommée internationale.

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Située sur la côte septentrionale de la Sicile, à environ 70 km de Palerme. Cefalù fait partie du territoire du Parc des Madonies. Elle est située au pied de la Rocca, un promontoire rocheux de 270 mètres de haut.

La ville, quasi intégralement piétonne, est charmante. La cathédrale est magnifique et admirer les reflets du soleil couchant sur ses édifices est un enchantement.

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Comme je n’ai trouvé aucun hôtel qui puisse nous accueillir en bord de mer, nous dormirons excentrés, à une cinquantaine de kilomètres à la Masseria Susafa.

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Nous séjournons, dans un l’agriturismo Masseria Susafa qui me semble à l’autre bout du monde tant il est isolé, à au moins 20 bonnes minutes du premier village. Mais le lieu, malgré la gestion approximative d’un manager italien qui gesticule beaucoup mais fait si peu, est magnifique, la vue à couper le souffle et la décoration soignée et moderne. Heureusement une jeune et jolie sicilienne polyglotte, Gabby, compense par son sourire et sa disponibilité les carences toutes masculines du directeur du lieu. La piscine est superbe et il y fait frais la nuit. Pour s’y rendre mieux avoir un GPS -c’est certain- car l’Homme qui n’écoute que son instinct de mâle au volant est sortit de l’autoroute trop tôt et nous a offert un tour complet de la montagne de plus d’1h20 et pourtant, nous avions mon Tom Tom !

Retour vers la France…

Le Clan a eu bien du mal à se séparer… nostalgiques, des groupes se reforment en fonction de leurs implantations géographiques et prennent plaisir à se retrouver pour prolonger la magie du moment. Certains sont repartis plus loin pour la Réunion (hein la Caillasse !), pour Singapour (Hein Marguerite !) ou ailleurs…

L’été continue … et je souris en défaisant nos valises en pensant que dans moins de trois semaines, nous serons à nouveau réunis avec certains, quelque part sur une plage de galets de la Méditerranée.

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Lunga vita al Clan della famiglia Mouche !