Je ne sais pas pour vous, mais pour une fois, l’été est passé comme une balle.
A tel point que je me demande chaque jour quand est ce que l’on va partir en vacances, je veux dire pour passer de vraies vacances. Oui, hein, quand ? Parce qu’aujourd’hui, c’est déjà l’automne !
On a eu de la chance, on pu faire la rentrée des kids en tongs avec 31 degrés, espérons que dame nature ne nous le fera pas payer avec un hiver mouillé, froid et sans fin.
Revenons à nos moutons, enfin plutôt à nos oisillons, aujourd’hui, je vous parle du syndrome du nid vide.
Laissez-moi vous expliquer :
C’est une forme de dépression qui touche environ 35% des parents -en majorité des femmes- au moment où leur progéniture quitte le nid familial. Une forme de blues intense qui se traduit par un sentiment d’abandon et de vacuité mêlés aux sentiments partagés de fierté, de joie mais aussi de tristesse et d’angoisse. S’ajoute à cela pour certains, l’énorme stress de se retrouver seul(e) avec son conjoint.
Bref, les enfants partent, les parents trinquent mais malheureusement pas en levant le coude.
Pourquoi ai-je envie d’évoquer ce sujet avec vous ? Parce que d’un nid familial habité l’an passé par 6 personnes -dont 4 kids- je vis aujourd’hui avec ma petite dernière de 10 ans.
D’une maison animée et très sonorisée, la Casa Madre a désormais des allures de repère monacal.
La fille aînée de l’homme, une fois son BTS en poche, est repartie dans le sud.
Fraichement bachelière, number 1 est partie faire ses études et a pris ses quartiers à une vingtaine de kilomètres, ce qui lui laisse toute latitude pour ramener son linge sale le week-end.
Number 2 est en pension car elle a eu la chance d’être prise dans une classe spécialisée à plus de 100 kilomètres de la maison et rentre elle aussi chaque week-end, y compris avec son ballot de linge.
Pour parfaire le tout, l’Homme est parti sur Paris démarrer un nouveau challenge professionnel et vit désormais dans un studio de 18 m2 (soit dit en passant bien plus petit que celui de number 1). Il rentre également chaque week-end avec son petit linge.
Tous les trois possèdent un dénominateur commun, l’aurez vous trouvé ? (Merci Ariel).
J’ai donc pris le temps de vivre cette transition et d’essayer de comprendre ce que je ressentais alors que tout semble indiquer que j’arrive un peu au bout du chemin de la parentalité tout au moins en ce qui concerne number 1.
Non, je vous l’assure, définitivement, je ne déprime pas. A peine suis-je plus sur les nerfs mais ça, c’est parce quitte à vivre du changement, il fallait le faire à fond et que j’ai arrêté de fumer.
Note à myself : je suis formidable.
Les côtés positifs du nid vide:
– Votre vie va changer. Il ne s’agit pas de fin mais d’un nouveau départ. J’ai toujours été convaincue qu’élever des enfants, c’était leur donner tous les outils pour leur permettre de voler de leurs propres ailes. Je suis plutôt heureuse et trouve plutôt sain qu’ils aient d’abord, eu envie de le faire et par ailleurs, qu’ils le vivent plutôt bien. Number 2 à mon grand étonnement, me rappelle chaque week-end combien cela va être long d’attendre le lundi pour retrouver ses copains de l’internat. CQFD.
-Côté pratique : lorsque je fais le ménage des chambres des filles, il se produit un truc extraordinaire et je dois vous le dire, qui me comble de satisfaction : les espaces restent miraculeusement rangés et propres à l’inverse de ce que vous avez vécu pendant des années.
– Vous faites des courses une fois par semaine et miraculeusement, votre frigo demeure rempli la semaine durant.
– Mes enfants reviennent le week-end car je leur manque (LOL)
-Je suis la meilleure cuisinière du monde. D’abord aux yeux de mon mari, qui n’a durant sa semaine que le temps de se faire réchauffer au micro ondes des plats surgelés mais aussi aux yeux de mes filles parce que la cantine et le restau U : c’est dégueu maman!
– Vous avez plus de temps et donc un millier d’opportunités qui s’offrent à vous.
Les côtés négatifs :
-Vous avez plus de temps pour vous.
– Il faut être honnête, vous ne vivez pas non plus un moment facile. Pourquoi ? Parce que la fonction parentale maternelle en prend un sacré coup et que pour peu que pour ayez organisé votre vie autour de vos enfants, vous voici un tantinet perdue et désœuvrée surtout dans le regard des autres. « Ben, maintenant que tu n’as plus que number 3 tu vas pouvoir te remettre à bosser hein ? » Note à myself : Rappeler à Fred Bou que j’ai une activité même si je travaille en home office.
Wait ! Est-ce que je manque VRAIMENT à mes enfants ou serait-ce plutôt pour mes talents de lavandière qu’ils reviennent le week-end ?
On ne vous l’avait pas dit ?
On a beau adorer notre progéniture, les enfants sont des êtres ingrats. Une fois qu’on sait cela, on est plus déçus donc ça n’a pas d’importance.
Finalement, le côté le plus sombre c’est d’avoir à vivre sans ma moitié et d’arriver comme des milliers de couples le font, à profiter des quelques petites heures du week-end pour se reconnecter tout en continuant à gérer nos enfants et notre vie sociale.
Pourquoi je ne déprime pas ? Parce que j’ai anticipé dans ma tête ce moment de séparation en projetant maintes et maintes fois que mes enfants allaient vivre leurs vies ailleurs et que j’essaie également d’offrir à number 3 une relation privilégiée puisque nous vivons la semaine désormais toutes les deux.
Et puis, tout comme beaucoup d’entre nous, je reste disponible, j’accompagne, tout en gardant la bonne distance et me rassure en me disant que les filles sont extraordinaires et qu’elles vont réussir leurs vies.
Bonne semaine à tous et à toutes,
Cheers !