Me mêler à un attroupement devant une boutique dans laquelle une centaine d’hystériques vont se ruer pour s’arracher les bonnes affaires de la saison, même en province ? Très peu pour moi.
Risquer de tomber dans une bataille rangée pour la dernière paire de boots que je reluquais, pfff, je n’aime pas la violence.
Arriver chez Desigual en sous vêtements, histoire qu’on m’offre le haut et le bas ? Ne m’en parlez pas ! Pourquoi ? Parce j’ai ma dignité et qu’en plus de me taper la honte cela voudrait dire que j’ai en plus sacrément mauvais goût !
Non, moi, depuis que je suis quadra : j’ai adopté, question soldes, toute le flegme nécessaire à ma « soldes attitude » (et non pas la flemme, hein !).
Evidemment, je veux aussi pouvoir bénéficier des bons plans (50% et au delà) sans compter qu’en bonne mère que je suis, j’habille AVANT ma personne, trois autres « mini moi » en 7, 12 et 15 ans aux goûts totalement hétéroclites.
Bref, si je faisais les soldes (« rea » en suédois, mot ultra simple alors que dans cette langue en général, tous les noms de meubles sont imprononçables, c’est louche !) sur le mode opératoire classique j’aurais donc de quoi être totalement é-pui-sée.
Comme de nombreuses françaises, je trouve de très bonnes affaires sur le Web et je dois dire que j’excelle plutôt dans ce domaine. C’est assez incroyable comme l’on peut se former vite quant on est motivée !
Sauf que désormais, sauf à connaître parfaitement une marque de référence toujours fabriquée dans le même pays, je dois impérativement ESSAYER.
Ce qui m’amène à vous raconter ma vision des soldes et vous montrer à quels jeux rigolos et incroyables, nous, les femmes insensées, pouvons jouer quand il s’agit des soldes.
L’histoire du TRENCH.
J’avais essayé ce joli trench juste avant Noël. Comme il coûtait le prix d’un beau manteau, je m’étais résignée à attendre cette fameuse période de soldes alors que la vendeuse me chuchotait sous le sceau de la confidence en décembre dernier, qu’il serait certainement « discounté » à -30% courant janvier.
Il n’en restait plus qu’un exemplaire dans ma taille. Mais sans avoir jamais touché aux cartes (enfin si une fois, mais la partie s’est terminée en pugilat, hein Annabelle ?), de nature plutôt joueuse, j’ai décidé d’attendre.
Hier, comme ça, l’air de rien, j’ai repensé à ce trench et appelé la boutique. Je suis tombée sur la même vendeuse qui se souvenait très bien de moi et qui m’a informé que le manteau était à -40%. Je lui ai demandé si une deuxième démarque allait intervenir sur le prix et elle m’a répondu que dès vendredi, c’était quasi certain, l’article passerait à -50%.
Elle m’a ensuite raconté qu’elle quittait la boutique ne supportant plus sa jeune responsable et conversation faisant qu’elle serait heureuse de me mettre dès aujourd’hui la pièce de côté.
Elle a ajouté qu’il fallait pour que la transaction puisse se faire à -50%, que je vienne avec un chèque quand sa responsable n’était pas là, c’est-à-dire soit le jour même avant midi (sachant qu’il était déjà 11h30) soit le mercredi, soit le vendredi matin. J’ai donné mon feu vert sauf que « Wait » !
Habitant à 20 kilomètres, être là dans la demi heure m’était impossible, y aller le mercredi, journée dédiée aux activités des filles encore moins et vendredi matin j’avais déjà deux rendez-vous bien trop éloignés.
N’est ce pas Adèle qui m’a dit hier qu’elle allait faire les soldes en fin de matinée pour ne pas rater cette jolie petite jupe en cuir et ce tee-shirt Sandro qu’elle adore ? Et n’est-ce pas Marie qui travaille à 5 minutes à pieds (en stilettos s’il-vous-plaît) de la dite boutique ?
Un texto plus tard, Marie m’a confirmé qu’elle serait en mesure d’aller chercher le trench dans le quart d’heure et qu’elle avait bien son chéquier avec elle.
Quant à Adèle, son SMS de retour m’indique qu’elle réceptionnera bien le paquet des mains de Marie devant les Galeries Lafayette histoire qu’il soit rapatrié ce soir dans mes pénates puisque nous sommes presque voisines.
« L’opération Soldes » est donc lancée. A plus de 20 kilomètres de chez moi et de mon fauteuil, j’ai monté un plan bien ficelé pour acquérir, régler et réceptionner mon trench grâce à mon réseau de copines solidaires qui vont se rencontrer sans même s’être jamais vues.
16h30. Alors que j’attends à l’école la sortie de ma benjamine, un élégant quadra aux traits légèrement tirés (il bosse de nuit ceci expliquant cela) tape à la vitre de ma voiture. Dans ses mains, LE sac.
Il a vu Adèle, sa femme en début d’après-midi qui lui a laissé le paquet pour que je le récupère plus vite (je pourrais, sait-on jamais, avoir envie de boire un thé chez moi nue et vêtue de mon seul trench), il me le remet.
Je lui raconte l’épisode soldes. C’est un homme. Les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus, c’est bien connu.
Le cerveau du sexe masculin n’est absolument pas paramétré comme le nôtre. Je vois bien à son regard, qu’il ne partage pas mon excitation et que jamais, non JAMAIS, une telle idée n’aurait pu lui traverser l’esprit.
Bref, il nous prend juste pour des folles et lève les yeux au ciel.
Ce qui m’amène à vous faire part des règles que je me suis fixée en matière de soldes :
1. Démarquez vous de la foule et programmez un plan d’action efficace et tranquille pour des articles de marque et de qualité qui soient VRAIMENT en soldes.
2. Repérez et essayez AVANT la pièce convoitée et tissez un relationnel important au sein des boutiques que vous appréciez. Les vendeuses vous mettront de côté des pièces. Malgré toute l’injustice de ce procédé, cela se fait. Sur Paris, c’est plus difficile, mais dans certains quartiers, vous pouvez y arriver… J’ai mon réseau dans le 15ème, rue du commerce. Le principe : intéressez vous aux autres, écoutez les. Ils s’en souviendront, c’est tellement rare quand ça arrive.
N’hésitez pas à demander gentiment le calendrier des démarques afin de savoir quand le prix de la pièce qui vous intéresse va encore baisser.
3. Constituez-vous un réseau de copines bienveillantes et solidaires et entraidez-vous les unes les autres. Si sur le coup du trench, Marie et Adèle, m’ont aidé de bon cœur, je serai ravie de leur rendre la pareille ou de leur donner mes bons tuyaux.
4. Enfin, pour éviter toute culpabilité, gardez toujours en tête après avoir fait chauffer votre carte bleue, le montant économisé et non le montant dépensé, ça rend plus heureux. Vous avez beaucoup craqué ? Faites un tableur Excel ou vous ferez apparaître l’économie par article et faites le total, vous verrez ainsi les centaines ou les milliers d’euros que vous avez ainsi « mis de côté ». Comme de toute façon vous auriez certainement tout acheté, faites toucher du doigt à votre moitié que tout cet argent « non dépensé » représente des loisirs en plus pour la famille, des vacances, etc … Préférez en général, lui annoncer la somme de vos achats en deux temps. Deux achats à 100 € à dix jours d’intervalle passeront mieux qu’un gros achat de 200 €.
You see what I mean ?
5. Ayez à l’esprit que tout finit toujours par se solder, MÊME la pièce unique qui vous fait rêver. Adoptez une stratégie de relance auprès des commerçants qui seront toujours prêts à réduire leur marge pour se débarrasser d’une pièce importante de leurs collections.
Vous êtes prête ? C’est la deuxième démarque ! Goooooooooooo !
EDIT : Je précise que les dessins de ce post ont été réalisés et gentiment prêtés par PSYRESS, une jeune illustratrice lyonnaise de talent qui a aussi un blog que vous pouvez découvrir ici !
Et vous ? Vous avez une anecdote sur les soldes à partager ?