40 ans, ma deuxième vie

En passant

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J’ai vécu jusqu’à aujourd’hui de façon unique : la mienne.
J’ai rêvé d’idéal. J’ai foncé bien trop de fois sans nuance. J’ai idéalisé l’application méthodique des valeurs de nos jours parfois désuètes, qui sont miennes. J’ai perdu certaines illusions et je me suis souvent trompée mais au final, j’ai surtout construit tout en aimant « l’autre » profondément et en croyant en la nature humaine.
J’ai façonné à tâtons, fait tout écrouler de mes ratés puis, avec plus de réflexion, élaboré avec minutie et dans l’Amour, une vie qui aujourd’hui a un sens : le mien.
Ce souffle de la passion des choses, c’est un trait de ma jeunesse, surtout.
Cette incroyable et positive naïveté de ne jamais justement imaginer qu’un jour, cette vie puisse s’arrêter et attendre toujours plus de soi, des autres et de sa destiné.
Il y a trois jours, le 14 décembre, a eu lieu la tuerie de Newtown. Un tueur lourdement armé s’est attaqué à une école primaire du Connecticut aux Etats Unis, faisant 28 morts dont 20 enfants. L’un des pires massacres commis dans un établissement scolaire aux Etats-Unis.
A chaque drame de trop, après l’empathie, c’est la même pensée.
J’aurais pu être l’une de ses mères à qui la mort a arraché son enfant, ou quelqu’un d’autre dont la vie s’est arrêtée avec brutalité près de chez moi ou ailleurs, il y a trois jours, hier, ou aujourd’hui.
Confucius avait raison : « on a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une ».
J’ai 40 ans aujourd’hui, je commence donc ce 17 décembre 2012 ma deuxième vie.