Vous prendrez bien 2 doigts de Porto ?

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Il y a exactement 20 ans, j’avais, avec deux amies étudiantes (Hein Julie & Elodie !), fait durant un mois d’été, le tour du Portugal en voiture (sans clim), du sud au nord, de Faro à Porto. C’était l’époque où l’on payait encore en escudos, où manger ne coûtait quasiment rien (surtout des sandwichs au thon) et où les premières autoroutes voyaient le jour. Notre voyage nous avait conduit jusqu’à Porto (prononcez [Portu]) mais j’avoue que j’avais gardé un souvenir mitigé de cette ville que j’avais trouvé grise et ouvrière a contrario de la flamboyante et déjà cosmopolite Lisbonne dont j’étais tombée littéralement amoureuse. Un adage prétend d’ailleurs que « pendant que Lisbonne se fait belle, Coimbra étudie, Braga prie et Porto travaille ». C’était tout à fait mon sentiment d’alors.

Plus de 20 ans après, me voici donc partie en week-end avec l’Homme, sans enfant (merci les grands-parents) à Porto, « capital do Norte » et seconde agglomération du pays, bien décidée à me défaire de mes vagues souvenirs et à redécouvrir cette grande ville portugaise de 208 000 habitants, quasiment vierge de tout préjugé.

Porto un week-end ? A deux heures de vol de Paris, c’est une virée facilement envisageable d’autant que de nombreuses compagnies « low cost » desservent aujourd’hui cette destination.

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L’accès de l’aéroport Francisco Sa Carneiro au centre ville est aisé. Certes, on attend le métro aérien (Ligne E), quasiment 25 minutes si on vient de rater le précédent, mais le prendre est déjà une bonne façon d’avoir un aperçu des faubourgs de la ville et d’économiser le prix d’un taxi qui pourrait vous faire perdre du temps dans la circulation. En effet, pour moins de 2 euros, vous aurez relié l’aéroport au centre historique en une demi-heure.

Nous séjournons à l’hôtel Infante Sagrès, (merci papa noël) praça D.Filipa de Lencastre.

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Véritable mémoire de Porto, il se situe en plein cœur du quartier historique classé au patrimoine de l’Unesco depuis 1996. L’hôtel a misé sur une décoration mêlant design et néo baroque de très bon goût mais malgré ses 5 étoiles affichées, les sanitaires nécessiteraient une bonne rénovation.

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Sa façade est quelconque, mal éclairée la nuit, mais une fois la porte passée, un charme suranné émerge et la magie opère d’autant que son Directeur, Paulo Santos, fait tout pour vous accueillir « façon palace ». (Devinez qui s’est faite rouvrir la boutique de l’hôtel juste pour elle un soir… C’est vous dire la différence de service avec notre cher pays.) J’y ai acheté des bougies parfumées Castelbel.

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A 5 minutes du métro et en plein cœur du quartier historique, ce grand hôtel est idéalement situé pour se lancer à la conquête de la ville à pieds.

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Dès notre arrivée et une fois mon verre de Porto gentiment offert par la réception de l’hôtel dégusté (non, je ne suis pas alcoolique, il fallait que je vérifie si j’aimais le Porto), nous partons petit-déjeuner dans un établissement local authentique pour nous régaler de « pastéis de nata » (petits flans à la crème) et autres douceurs aussi belles que délicieuses.
Comme toujours l’Homme est un peu dubitatif sur le lieu mais, mais ma conviction repose sur le principe que lorsqu’il n’y a pas de touriste et que c’est bondé de « locaux », c’est une garantie de qualité. Mon instinct s’avère juste. Les pâtisseries sont aussi délicieuses et parfumées que jolies.

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Nos estomacs bien remplis, je pousse l’Homme à franchir les grilles du plus grand marché de Porto : le marché de Bolhão et là, c’est le bonheur. Des fleurs d’ail partout, des olives à foison, et des odeurs que je respire à plein nez mêlant, les emblématiques sardines fraiches, des brassées de fleurs et autres fruits de saison. Indéniablement, c’est là qu’est la vie. J’eusse aimé pouvoir y faire mon marché auprès des producteurs locaux pour la semaine…

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Classé monument historique en 2006, il est en état de délabrement et apparemment son potentiel n’est pas véritablement exploité. Mais cela vaut la peine de s’y arrêter, de déguster un verre de Porto à la « Wine House Bolhão » (j’insiste je ne bois que très peu) ou de déjeuner parait il, chez Fernanda.

Les portugais sont souriants, accueillants et au gré de nos ballades, nous faisons de sympathiques rencontres. On nous indique gentiment que voir et où nous rendre. Alliant visites et shopping, nous découvrirons ainsi de magnifiques lieux et d’extraordinaires boutiques.

Nous reprenons notre visite de la ville.
C’est chez Armazém dos Linhos que nous poussons la première porte.

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Ouvert depuis 1905 cet établissement commercialise des popelines de coton, des pièces de lin 100% made in Portugal destinées à la décoration ou la confection. On y trouve aussi de ravissantes créations pour enfants. La boutique est splendide et l’accueil chaleureux.

ARMAZEM DOS LINHOS
Rua de Passos Manuel 15
4000-384 – PORTO
Tél. : +351 222 004 750

Pour moi, le Portugal, c’était il y a 20 ans, l’odeur des sardines qui grillent sur des barbecues improvisés dans les rues de Lisbonne. De même, j’avais souvenir d’avoir dégusté de la mousse de sardine à chaque fois que j’allais au restaurant.
Au hasard de notre flânerie, nous tombons sur un magasin coloré : le Central Conserveira da invecta.
Les murs sont couverts de boites de sardines cuisinées de mille façons.

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Même l’esthétique des conserves fait envie et la dégustation confirme qu’il s’agit de produits de qualité mis en boite à Porto même. Dans un coin de la boutique, il y a aussi une sélection de produits typiquement portugais dont quelques cosmétiques.
J’ai acheté la crème pour les mains, et si j’en avais connu les vertus avant, j’en aurais ramené une dizaine de tubes.

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L’Homme a jeté son dévolu sur une crème de rasage qu’il regrette également de ne pas avoir rapportée par cartons tellement elle fait la peau douce et sent divinement bon : la creme de Barbear Lavenda – Ach.Brito. Elle lui rappelle la Rasoline de chez Molinard, « en mieux » dit-il !

Il pourra désormais, tout comme vous si vous le souhaitez, la trouver ici.

CENTRAL CONSERVEIRA DA INVECTA
Rua do Bonjardim
N°136
4000 – 114 PORTO
Tél. : + 351 222 033 079

Pas très loin de la cathédrale, nous découvrirons un hôtel B&B flambant neuf et moderne que nous visitons en vue d’une prochaine virée avec enfants. On peut y réserver une grande chambre familiale (ou entre copines ?) pour 6 personnes avec 3 grands lits pour un prix allant de 81 et 92 € la nuit en fonction de la période. Les petits déjeuners à 6€/personne sont en sus.
Cet hôtel, situé au bout de la rue Santa Catarina, en direction de la Cathédrale est idéalement placé.

B&B HOTEL
HOTEL PORTO CENTRO

Praça de Batalha, 32/34
4000 – 101 PORTO
Tél. : +351 220 407 000

Au fur et à mesure de notre exploration et des visites d’églises décorés d’azulejos, nous allons jusqu’à la Cathédrale (le Terreiro da Sé) et déambulons dans des quartiers populaires aux ruelles sinueuses qui nous mèneront jusqu’aux berges du Douro.

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Outre ses petites boutiques si recherchées, la ville souffre, tout comme l’ensemble du pays, apparemment bien plus que chez nous, de la crise économique.
Ce qui est sidérant c’est qu’il y a pléthore de bâtiments murés, de magasins fermés y compris dans la rua Santa Catarina, pourtant principale artère commerçante du centre. Devant nos yeux, nous constatons avec tristesse que beaucoup de bâtiments historiques sont condamnés voir squattés et que la majorité des façades des belles constructions sont délabrées. Nombreux sont les gens à mendier dans la rue à côté de leur couchage de fortune.

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Nous sommes tristes de nous rendre compte que faute de moyens la ville puisse se dégrader à ce point et ne pas être en mesure, à minima, de conserver son patrimoine, à défaut de le réhabiliter.
Mais découvrir un pays ou le raconter ce n’est pas se limiter à juste en vanter ses atouts. C’est également être en mesure de faire face à la réalité de celui-ci.

C’est aussi cela l’Europe d’aujourd’hui.
Au Portugal, le Smic mensuel est de 565,83 €. La vie, depuis le passage à l’euro, a très nettement augmentée rendant inaccessible pour beaucoup de portugais, l’accès au logement et aux produits de consommation courante. Tout cela les menant à l’austérité, la pauvreté et les poussant à quitter le pays pour aller travailler ailleurs.

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Lors de notre séjour, nous irons nous balader à Matosihos, ville limitrophe au sud de Porto, desservie par le tramway et les bus, les gens y vont à la plage. Hélas, les immenses barres d’appartements en front de mer sont quasiment vides ou en vente, tout comme en Espagne.

Tout cela n’entache pas la superbe vue sur la ville et sur le fleuve Douro qui serpente en direction de l’Atlantique.

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A proximité des berges vivantes et animées de touristes, nous découvrons la boutique Santo Da Casa.
On y aime l’atmosphère de ce concept store qui fait également location de chambre à l’étage et où l’on peut trouver accessoires, bijoux et éléments de décoration portugais.

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Comme tout le monde sait que ne pas parler une langue n’a JAMAIS été un frein pour moi, nous y passerons un moment pour échanger avec sa co-propriétaire entre anglais, italien et espagnol (c’est déjà pas mal, hein ?).

SANTO DA CASA
Rua de Sao Joao n°56
4050 PORTO
Tél. :+ 351 919 837 060

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Passé l’aspect mélancolique et sinistré de Porto, la ville est merveilleuse. Un seul regret ? Avoir été écouter du Fado dans une brasserie trop touristique, (remplie de … français aussi bruyants que mal élevés!) qui, malgré les demandes de silence réitérés de la fadista n’a pas pu chanter ni être écoutée dans le silence religieux que ce chant mélancolique exige.

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Nous reviendrons à Porto …
Até breve.*

*A bientôt.

6 réflexions au sujet de « Vous prendrez bien 2 doigts de Porto ? »

  1. Ping : Un jour j’irai à Lisbonne avec toi … | Prose kawa

  2. Salut Annabelle, je viens de lire ton journal de bord de ton voyage à Porto et c’est vraiment drôle car quand je parle de notre voyage au Portugal, je fais exactement les mêmes commentaires. J’ai également gardé un souvenir mitigé de Porto et j’avais adoré Lisbonne. Je ne suis jamais retournée au Portugal mais tu m’as donné envie de refaire un petit tour par là-bas. Bises et à bientôt. Elodie

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  3. Jean-Philippe, merci pour votre commentaire qui apporte de surcroît une bonne adresse. J’eusse aimé découvrir ce lieu mais en 1 samedi et 1 dimanche, nous avons manqué de temps … Cela ne nous a pas empêché, je vous rassure, de ramener une bonne bouteille de porto blanc acquise sur les bords du Douro … La prochaine fois je ne manquerai pas de visiter VINOLOGIA et d’en faire un retour. N’hésitez pas à vous abonner au blog, bien cdt

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  4. C’est avec plaisir et intérêt que je découvre votre blog et le compte rendu de votre voyage a Porto.. Toutefois je regrette que pour un post au titre évocateur de « vous prendrez bien 2 doigts de Porto » vous n’accordiez pas plus d’une ligne à la découverte de ce divin breuvage…(Je sais, vous n’êtes pas alcoolique). Vous êtes passée devant le seul établissement de Porto qui fait la part belle aux vins de Porto de petits producteurs, VINOLOGIA, un bar a vins qui propose de découvrir les vins de Porto, vous en explique les origines, les subtilités et les usages, le tout en Français… avec plus de 200 bouteilles ouvertes… Quel dommage, vous ne croyez pas??? Et les clients ne sont pas plus alcooliques que vous et moi… mais amateurs de vins ou de culture ils se retrouvent dans cet établissement situé sur la rua de Sao Joao au nº 46 – a coté de du magasin Santo da Casa qui a retenu tout votre intérêt et le mérite…
    VINOLOGIA – Rua de Sao Joao 46 – 4050 PORTO – tel +351 936 057 340

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