Mes copines sont toutes des princesses…

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Parce que (fort heureusement), nous sommes toutes différentes, nous n’avons pas les mêmes parcours de vie, ni des envies ou aspirations similaires. Nos destinées à toutes, ont été jusqu’alors riches et foncièrement différentes, marquées d’expériences plus ou moins heureuses qui ont façonnées les femmes (formidables !) que nous sommes aujourd’hui.
A plus ou moins un an, nous voici toutes « quadras ».

Certaines, sont mariées et ont en général des enfants, d’autres sont séparées voire divorcées avec ou sans enfant. Les unes ont cru en de longues histoires qui ont fait le lien entre leur trentaine et leur quarantaine et qui les laissent désormais seules, non plus « mal accompagnées » mais revers de la médaille, plus accompagnées du tout et avec un arrière goût de temps gâché. Les autres, ont enchainé une succession de relations sans lendemain et commencent sérieusement à penser que les Princes sont décidément plus que rares à être charmants.
Abîmées, en voie de guérison ou totalement guéries de leurs histoires d’amour, elles sont toutes belles, fortes et indépendantes et tentent de trouver LA voie qui leur permettra de continuer sur le plus beau chemin possible : celui du bonheur qu’il soit conjugué en mode solo, duo ou pourquoi pas, avec un petit trio à la clef : comprenez un enfant.

Ma copine Julia, ne cherche plus la perle rare (d’autant qu’elle maîtrise le bricolage à la perfection et tout aussi bien le montage des meubles Ikéa).
Selon elle, le second marché (comprenez les célibataires de sexe masculin de plus de 35 ans), est surtout composé d’hommes « pas du tout célibataires » mais en seule quête d’aventures. D’après elle, les vrais « single » possèdent souvent une multitude de vices cachés et sont à fuir à toutes jambes. Ils sont d’autant plus à éviter (surtout s’ils portent des gourmettes) qu’ils maîtrisent désormais l’art du discours « type » (les fourbes : ils récitent par cœur les fameux vers qui conduisent une femme à craquer) et soit dit en passant, ils sont inscrits concomitamment sur tous les sites de rencontre avec une photo d’eux datant d’il y a au moins dix ans à une période où ils avaient encore des cheveux ou 20 kilos de moins. Lorsqu’ils portent des lunettes de soleil sur leur profil, un bon conseil : fuyez-les ! C’est qu’ils sont mariés.
Bref, après avoir annoncé qu’elle faisait une croix sur le fait d’avoir un enfant (même si on le sait toutes, il ne faut jamais dire « fontaine » car la vie réserve parfois des surprises) elle se voit encore contrainte (la méritante) à avoir sans cesse à se justifier sur le fait qu’elle n’ait pas d’enfant parce que les femmes de 40 ans sans enfant, c’est étrange et que ça fait s’interroger les gens.
C’est avéré : à la trentaine, lorsque vous postulez à un poste de cadre ou de direction, l’employeur que vous rencontrez rechigne à vous offrir le poste convoité car il sait, qu’à un moment ou à un autre vous aurez un enfant et que donc votre activité, tout au moins le croit-il, en sera affectée.
A 40 ans, lorsqu’on vous recrute, on oublie tout respect des règles liées au droit du travail et on ose « tout de go » vous interroger sur la raison de votre absence de descendance.
Gare à vous si vous n’avancez pas la seule triste et valable excuse de la stérilité.
Votre choix de vie, laissera circonspect votre recruteur qui se demandera s’il est sur le point de faire entrer dans son staff une fille équilibrée ou non.
Désormais, ma copine Julia préfère profiter pleinement de son statut de « célibattante », de son réseau d’amis (qui lui a fait ses preuves), de sa famille et quand l’occasion se présente et l’envie s’en fait ressentir, renvoyer aux hommes l’ascenseur et utiliser le sexe masculin sans tabou reléguant celui qui, au moment « T » fantasme sur elle et lui fait ouvertement des avances, au rang de SP (comprenez Sex Partner). Bref, femme belle, intelligente, indépendante et libérée, elle assume et a perdu toute once de naïveté et de crédulité.

Ma copine Joséphine, est une vraie âme, une femme de goût et éduquée (non pas que Julia ne le soit pas évidemment) qui aspire, après avoir été égratignée pendant de longues années par un homme exclusif et colérique (qu’elle a pourtant supporté dans tous les sens du terme avec dévotion jusqu’à l’insupportable), à rencontrer un partenaire fin et d’aussi bonne éducation que la sienne. Un homme gentil dans le vrai sens du terme. Elle voudrait un bébé mais faire un enfant seule ? Jamais. Elle est responsable et elle croit encore au couple avec un grand « C » et à l’idée de la famille et du bonheur. Elle n’accepte pas de revoir ses critères de sélection à la baisse et elle a bien raison.
Désormais protégée du mauvais œil par toutes sortes de petits talismans, elle guette donc tous les signes que le destin pourrait lui envoyer quant à son avenir amoureux et refuse au grand jamais de mettre le nez sur « louons un mec.com » ou sur un quelconque site de rencontre, aussi attractif puisse être ce monde virtuel.

Tout ça pour vous raconter le parcours d’Astrid qui a décidé, en bonne professionnelle du marketing de prendre un jour, sa vie en main et de dire stop à la solitude une bonne fois pour toute et par la même occasion de clouer le bec à son gentil frérot qui, à chaque repas de famille à Noël lui balance dans les dents « qu’elle n’a pas encore été foutue à 40 ans de rencontrer quelqu’un qui puisse la supporter, et qu’il faudrait qu’elle arrête de faire sa difficile ». Pour arriver donc à son objectif, Astrid s’est levée un matin et a décidé qu’elle allait trouver l’homme de sa vie avec méthodologie.

Pour cela, c’est très sérieusement qu’elle a étudié la zone de chalandise où trouver le produit (il y a des quartiers à éviter sur Paris), qu’elle a sélectionné un panel, comparé l’offre et surtout la qualité dudit produit sélectionné qu’elle a ensuite testé.
L’objectif était d’utiliser la méthode entonnoir et de se dire qu’avec au départ 3 hommes potentiellement candidats à une relation, elle finirait bien par mettre fin à sa solitude.
Quand Astrid décrit ces trois hommes, mes copines et moi, sommes tordues de rire.

D’une part parce que le premier est une caricature de « la vérité si je mens ». Il est, dit elle, pas mal, mais pas dans la discrétion. Un jour, il l’invite à déjeuner à 12h30. Habitant un peu loin, elle lui confirme son arrivée pour 13h00 et le prétendant de lui répondre que ce n’est pas possible car il ne bénéficiera pas des 50% de réduction accordées à ceux et celles qui déjeunent avant 13h00.
La notion de sacrifice peut elle aller aussi loin ? Pour Astrid, c’est rédhibitoire, elle mérite mieux qu’un déjeuner en solde. Out le numéro1.

Le second, correspond aux critères de réussite qu’Astrid s’est fixés, il y a pourtant deux hics : il ne l’attire pas : ni physiquement ni sexuellement et il a… très, très mauvaise haleine. Elle se convint tout de même de tenter l’expérience et de se forcer un peu en se disant qu’après une ou deux boites de pastilles de persil discrètement fondues dans son champagne, son haleine pourrait devenir plus supportable. Il est gentleman, il l’invite dans de beaux restaurants gastronomiques puis à un week-end à Uzes. Astrid se raisonne et repousse sans cesse l’instant qui pourrait sceller un début de relation. Jusqu’au moment où, placée devant une réservation de palace avec une seule chambre, elle recule.

Le troisième est un commercial du secteur IT (comprenez informatique. Astrid et moi on a ce truc en commun d’utiliser du franglais un peu partout.) Beau parleur, charmant mais pas vraiment mignon, divorcé, il correspond en tout, il est sexuellement plus que compatible et Astrid succombe rapidement à son charme (et surtout à ses sens) jusqu’à ce que :

1. Il ne mette fin à leur relation en lui servant la sempiternelle soupe des lâches du style « ç’est moi, ça n’a rien à voir avec toi, je ne sais plus très bien où j’en suis …. Patati et patata….) et que
2. Non content de l’avoir éconduite la veille de Noël et donc de s’être économisé un cadeau, d’avoir ruiné son nouvel an et les projets de vacances qui vont avec, il n’aille en véritable coq, se glorifier auprès de tout un chacun, d’avoir obtenu sans contrepartie un si joli trophée à son tableau de chasse.

Arrive et là ce n’était pas prévu, numéro 4, le joker.
Un dimanche, Astrid qui a besoin de faire quelques courses descend au Monoprix de Garches après s’être faite masser. Il est désert, elle est maquillée, apprêtée et remarque un client plutôt mignon à la caisse. Elle commence à se faire un vrai film de princesse dans sa tête.
Voilà typiquement le physique qui lui plaît mais elle, elle n’y a pas droit, et pourquoi est ce qu’il ne la regarde pas ? Elle est quand même plutôt pas mal aujourd’hui…il devrait la regarder. Bon, sauf cette mèche un peu grasse sur son front, petit reste de son massage. De toutes les façons, il doit être marié, c’est certain. Ah tiens, ben non, il n’a pas d’alliance, par contre il a une carte black. Hum, définitivement, il devient de plus en plus intéressant.
Elle gonfle le torse, il faut qu’il la regarde. Il lui jette un coup d’œil appuyé puis prend la direction des escalators pour rejoindre le parking. Elle se dit si que si la vie est bien faite, il l’attendra en haut des escaliers mécaniques, et que comme la pub d’Impulse des années 80 « tout d’un coup, un inconnu vous offre des fleurs ….)il l’approchera.

Au cas où, elle met ses lunettes de star. Il ne faut rien négliger. Dans le parking, elle le voit. Il est là à charger ses courses. Elle range ses achats avec méthode, monte dans sa voiture, elle prend bien son temps. Elle repousse cette petite mèche grasse sur son front qui a dû, c’est certain, tout faire rater. Et là, quelqu’un toque à sa vitre, elle sursaute, c’est lui ! Son cœur bat la chamade, il lui dit comme dans un film combien elle est ravissante, et lui propose d’aller prendre un café, là, tout de suite. Elle fond, reprend ses esprits et …lui assène un « pour qui me prenez-vous ? Je ne bois jamais de café avec des inconnus ! C’est dangereux, barrez vous et en plus j’habite près d’un commissariat ! ». Elle démarre sa voiture en trombes, s’enfuit et déjà, regrette en se disant qu’elle est vraiment idiote.

Le prince n’a pas enfourché son Audi pour la rattraper. Astrid est déçue mais le revoit quelques jours plus tard au hasard d’un rendez-vous client dans une tour de la Défense dans laquelle visiblement il travaille. Tous deux font mine de ne pas se connaître et ça tombe plutôt bien car Monsieur ne semble pas si libre que ça.

Astrid a éclusé ses 4 prétendants et ne désespère toujours pas de trouver son Prince charmant.
Peut être finira t’elle par comprendre qu’à force de chercher à tout prix l’homme parfait pour pallier à sa solitude, elle s’empêche de vivre pleinement le moment présent dans une sérénité plus propice aux rencontres authentiques à l’origine de belles histoires d’Amour où les panels et autres benchmark n’ont pas leur place.

PS : Ceci étant dit : vous qui lisez ce billet, si vous êtes un homme sain et équilibré, plutôt bien fait,cultivé dans la quarantaine, en quête d’une belle histoire authentique sur Paris, écrivez moi. je transmettrai aux princesses.

4 réflexions au sujet de « Mes copines sont toutes des princesses… »

  1. Allez pour faire suite au post d’Annabelle, je me fends d’un petiot billet… !
    Aussi :

    …il parait que le premier, «c’est pour le sexe», le second «pour les enfants» et le troisième «c’est l’amour ». Une personne très éclairée m’a fait part de ces propos la semaine dernière.

    L’amour fou, j’ai donné. Cela m’a coûté aussi « cher » que cela fut agréable, ce n’est pas peu dire … Le parfait stéréotype du genre masculin qui vous fait des promesses à n’en plus finir et quand l’heure vient de les assumer… il n’y a plus personne. Check. Le second m’a donné deux merveilleux enfants mais cela n’a pas suffit puisque nous sommes en processus de séparation… Cette fois, j’ai joué à la maman en élevant non pas deux mais trois «enfants». Check.

    «Monsieur troisième» aura fait le deuil de sa maman et n’en cherchera pas une de remplacement, il ne fera pas croire qu’il n’est pas ce qu’il est et il devra courir, vite de préférence, car d’une part je suis une adepte des semi-marathons et d’autre part, car je n’ai plus de temps à perdre !
    Vivre seule ou mal accompagnée, Mesdames ne cédez pas à a tentation… on peut se sentir très seule à être mal accompagnée.

    Aujourd’hui, les deux seuls hommes qui méritent que je me dévoue corps et âme pour eux et pour qui je remplis avec bonheur mon rôle de mère… ce sont mes deux petits garçons.
    Un petit conseil pour la route, être autonome et libre. La liberté n’a pas de prix.

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